Entre montagnes et plages, sites classés et ruines Antiques, l’Albanie offre une vraie variété de paysages et d’excursions à faire à travers tout le pays. Destination encore peu fréquentée par les hordes de touristes et très bon marché, elle est à découvrir au plus vite.
De ce petit pays des Balkans à peine plus grand qu’un mouchoir de poche, ne traverse de ses frontières que sa réputation sulfureuse. Une mafia qui serait omniprésente à tous les coins de rues, ses champs de cannabis dans plusieurs régions et sa présence généralement remarquée à l’Eurovision… Des idées préconçues très loin de la réalité. S’il est vrai que le pays, majoritairement musulman (mais premier état à être déclaré athée en 1967), éprouvé par des décennies de communisme, est très pauvre (plus de 30% de ses habitants n’ont pas de travail), il n’en demeure pas moins que sa richesse culturelle, historique et humaine permettent d’en faire une magnifique destination hors des sentiers battus. L’Albanie possède un patrimoine archéologique extraordinaire. De prime abord un peu fermés, les albanais sont adorables et n’hésitent pas à aider un touriste en difficulté. Et cerise sur le gâteau, les hôtels et restaurants sont très bon marché. Il faut compter en moyenne 10€ par repas et 40€ par nuit pour les hébergements en hôtels ou maisons d’hôtes.
Comme en Corse, les routes d’Albanie se calculent non pas kilomètres mais en temps ! Pour réaliser le tronçon de Gjirokaster à Korçë (188km seulement), il faut une bonne grosse demi-journée ! Voir plus en cas d’arrêts pour profiter du paysage et faire quelques clichés. Les régions Ouest et centre du Nord au Sud de l’Albanie sont mieux dotées que l’Est en infrastructures routières. Elles centralisent également tous les points d’intérêts touristiques.
L’ALBANIE, DES PAYSAGES VARIÉS ET EXCEPTIONNELS
Les paysages d’Albanie sont non seulement pour certains à couper le souffle mais aussi d’une immense variété. Montagnes, lacs, rivières, canyons, sources d’eau chaude ou froide… Il y en a pour tous les goûts. Dans les Alpes Albanaises, le parc national de Theth culmine à 2500m d’altitude. Le village éponyme se mérite. Il faut plusieurs heures pour y accéder par la « route » qui n’est en fait qu’un chemin de terre sinueux et étroit où deux véhicules ont parfois beaucoup de mal à se croiser sur le tronçon qui va du restaurant Buni i bajraktarit jusqu’au village de Theth (une dizaine de kilomètres). Plus au nord, la vallée de Valbonë (Parku Kombëtar Lugina e Valbonës) est elle aussi encore très sauvage et préservée du tourisme ou de la pollution mais surtout plus facile d’accès par Pukë. Deux façons d’y aller. Par la route ou par le ferry à partir du lac Koman. Ensuite, il est possible de rallier en trek d’une journée Theth sur l’autre versant de montagne à partir de Valbonë.
En Albanie, l’Œil Bleu ou Blue Eye est un incontournable. Mais il y en a deux ! Niché dans une végétation luxuriante, le plus célèbre (Syri i Kaltër) se situe dans le district de Vlorë, au Sud de Gjirokaster. L’eau très froide (10°C) de cette source est puisée à plus 45m de profondeur. Après le pont (payant), une longue route y mène. En été, elle est bondée d’Albanais garés en deuxième, troisième ou quatrième file. Le parking le plus proche à une centaine de mètres de l’Œil Bleu est donc difficile d’accès. Il faut s’armer de courage et de patience.
L’autre Œil Bleu (Pusi i Zi Ose Syri i Kalter) est situé à Kraprre dans le Parc national de Theth. Il n’est accessible qu’avec une marche à pied d’une quarantaine de minutes.
Sur la route de Permet à Berat, les sources d’eau chaude du village de Benjë ne sont à louper sous aucun prétexte.
Autre merveille, le Lac d’Ohrid, véritable frontière naturelle entre l’Albanie et la Macédoine.
LA RIVIERA ALBANAISE : DES PLAGES PARADISIAQUES
De Vlorë jusqu’à Sarandë, la Riviera Albanaise est réputée pour ses plages idylliques. Le littoral est bordé des plus belles du pays avec leur eau cristalline turquoise et leur sable plus ou moins fin. S’il est vrai que l’Albanie possède encore quelques plages et criques vierges de toutes constructions, les plus préservées sont souvent les plus difficiles d’accès. La plus connue, la plage de Gjipe, nécessite une bonne heure de marche pour y accéder (et non pas 20 ou 30 minutes lu ici et là). Le chemin qui y mène est principalement en descente (donc en montée pour le retour). Des bonnes chaussures et des réserves d’eau sont le minimum requis. Sur place, durant la haute saison, il est possible de se restaurer frugalement et d’acheter des boissons fraîches dans quelques échoppes de fortune. Attention lors de l’arrivée sur les parkings de Gjipe, certains sont payants d’autres pas !
La période qui va de début juin à mi septembre est la plus chargée en touristes. Les Albanais et leurs proches voisins (Grecs, Macédoniens) s’y rendent également en villégiature. Cette période est donc à éviter pour ceux qui ne sont pas adeptes du serviette contre serviette. Dhermi, Himarë, Porto Palermo, Qeparo, Borsh ou encore Ksamil sont les plages les plus connues d’Albanie mais aussi les plus bondées en période estivale. Malgré la tentation, hors Riviera, il faut éviter celles du sud de Durrës, non loin de Tirana. Ce sont les plus grandes du pays mais aussi les plus polluées à cause du rejet dans la mer des déchets chimiques et hydrocarbures du port et du terminal pétrolier. L’Albanie possède également quelques lacs dotés de plages.
UNE CUISINE ALBANAISE AUX INFLUENCES OCCIDENTALES ET ORIENTALES
En véritable carrefour des Balkans, la cuisine Albanaise s’est enrichie au fil du temps des saveurs orientales et occidentales. Elle a été très influencée par l’Italie, la Grèce et la Turquie. Grâce à ses conditions climatiques très favorables, l’agriculture des fruits et légumes est très diversifiée. Tomates, poivrons, aubergines, concombres, gombos sont quotidiennement cuisinés dans chaque famille. Sur le bord des routes, oignons jaunes et pommes de terre sont vendus par sacs de dix kilos. Chaque région possède une gastronomie qui lui est propre. Même si certaines recettes sont communes à tout le pays, chaque ville se distingue avec ses spécialités. Au Nord, le maïs est roi. C’est donc tout naturellement qu’il sera utilisé soit en farine soit comme légume. Cette région plutôt froide, surtout en altitude, permet l’essor des viandes séchées, des charcuteries et des mijotés. Le Qervish est un plat typique à base de farine de maïs et de bouillon de poulet. La région de Shkodër, notamment grâce à son lac, est réputée pour ses plats de poissons : Ragoût de carpe ou d’anguille, mulet rôti, ablette séchée, cuisses de grenouilles grillées… L’aubergine farcie au fromage, au persil et aux œufs est si traditionnelle qu’elle est même servie lors des fêtes familiales.
Au centre du pays, volailles et oiseaux marins ont la part belle comme ingrédients principaux. Jujubes, nèfles et baies de cornouille sont les fruits de prédilection. Parmi les recettes emblématiques, le Tavë Kosi Elbasan est un plat cuit au four à base de yaourt, d’œufs, de mouton et de riz. Le Fërgesë Tirane est quant à lui un plat servi très chaud constitué de viande, d’œuf, de tomates et de poivrons. Le centre produit également du raki et du vin. À Berat, poivrons farcis au riz (Speca të Mbushura) ou tartes aux épinards (Byrek me Spinaq) sont des classiques. Autour de Berat, la figue se cultive depuis toujours. Séchée, en confiture ou en Gliko (sorte de compote), elle est incontournable sur les tables albanaises de cette partie du pays.
Le sud est consacré à l’élevage bio de différents petits bétails producteurs de lait, base de nombreuses variétés de fromages à pâtes moulées qui ressemblent à s’y méprendre à la fêta grecque. Agrumes et olives sont cultivés dans cette partie de l’Albanie. Le climat en basse altitude est également propice à la production de raki et de vin. La péninsule de Karaburun est très réputée pour sa viande d’agneau, délicieuse grâce à la qualité des pâturages et la proximité de la mer.
DES SITES D’ALBANIE CLASSÉS À L’UNESCO
Bien que relativement petite, l’Albanie possède plusieurs sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco. À un peu moins de 130 km (mais environ 2 heures de route) au Sud de Tirana, Berat est l’une des plus anciennes cités d’Albanie. Sur la rivière Osum, elle est surnommée la ville aux mille fenêtres en raison de son architecture particulière. Édifiée au 4e siècle avant J.-C., elle est divisée en trois quartiers historiques bien distincts.
Kala ou Kalaja est la forteresse à proprement parler. Protégée par des remparts, cette citadelle en hauteur abrite encore aujourd’hui un petit village habité au milieu des nombreux vestiges en ruine. La Cathédrale de Sainte-Marie, l’Église de Sainte-Trinity, l’Église Saint-Georges, l’Église Saint-Démétrios, le Musée Onufri ou encore les ruines des mosquées blanche et rouge se découvrent au hasard des jolies ruelles pavées.
Le quartier de Mangalem ou Old Town est situé en contrebas de la colline sur laquelle se trouve la citadelle. Sa beauté réside dans l’enchevêtrement des ruelles pavées et des maisons typiques de la ville. C’est aussi le quartier musulman où l’on trouve la Mosquée des Célibataires (Xhamia E Beqareve) et la Mosquée des Rois (Xhamia E Mbretit). Face à Mangalem, de l’autre côté de la rivière Osum, Gorica est l’ancien quartier chrétien. Pour y accéder en voiture, il faut emprunter le Pont de Gorica. Sinon, un pont piétonnier permet de passer d’une rive à l’autre en quelques minutes. Gorica possède une merveilleuse petite église orthodoxe (Kisha e Shën Thomait). Du restaurant Antigoni, la vue sur Mangalem est sublime. D’autres quartiers plus récents se sont développés autour de ce centre historique.
Au Sud du pays, Gjirokaster, la ville de pierre, est adossée au flanc d’une colline rocheuse. Sur un promontoire tout en longueur, sa citadelle datant du 4e siècle surplombe la ville et offre un panorama sur les montagnes des alentours. Son architecture est typiquement Ottomane avec ses maisons fortifiées à tourelles, ses toits de lauzes grises, ses rues pavées à motifs géométriques noirs et blancs. Le bazar date du 12e siècle et la mosquée qui s’y trouve a quant à elle été construite en 1557. Gjirokaster est aussi la ville qui a vu naître Enver Hoxha, dictateur et ancien chef d’État de la République Populaire d’Albanie.
À l’extrême Sud du pays, le site archéologique de Butrint couvre une superficie de 15 hectares parsemés de nombreux vestiges relativement bien conservés. Le parc national quant à lui avoisine les 29 hectares de lagunes côtières, de zones humides, de pâturage, de rivières et de canaux. Sur les préfectures de Kukës et Elbasan, les forêts primaires de hêtres des Carpates sont également classées. Apollonia, l’amphithéatre de Durrës, les tombes hellénistiques de la Basse Selca (district de Korçë) et la région d’Ohrid sont sur la liste indicative de l’Unesco.
Portfolio complet d’Albanie.