Les Cinque Terre, le petit Paradis italien

Les Cinque Terre, un parc naturel entre montagnes, vignes et mer. Des petits villages de Ligurie unis par une histoire commune et une beauté préservée depuis un millénaire.

Le Parc National des Cinque Terre, c’est avant tout une bande de terre, une suite de villages nichés sur la riviera italienne dont cinq seulement sont classés au patrimoine de l’Unesco depuis 1997 auxquels s’ajoutent le village de Portovenere et les îles de Palmaria, Tino et Tinetto. Riomaggiore (le plus au Sud), Manarola (le plus ancien village des Cinque Terre), Corniglia (le plus perché), Vernazza (le plus pittoresque dit-on) et Monterosso al Mare (le plus au nord et qui possède la plus grande plage), les villages historiques qu’il est plaisant de découvrir par la mer ou plus impressionnant vu du ciel, ont fait la réputation de ce coin de Paradis italien. Par les sentiers de randonnées, la vue sur chaque village est spectaculaire et offre de nombreux points de vue.

LES CINQUE TERRE, UNE HISTOIRE VIEILLE DE 1000 ANS

D’autres villages ruraux font partie de ce parc naturel : Volastra, Groppo, San Bernardino, Schiara, Biassa, Fossola, Campi, Vernazzola, Fornacchi, Muro Inferiore, Drigagna… Des hameaux que parfois seuls les sentiers pédestres rendent accessibles. Faisant fi d’un terrain très escarpé, un paysage abrupt où les collines plongent à pic dans la mer, les italiens habitent les Cinque Terre depuis le 11^ème siècle. La première mention écrite de civilisation date de 1056. En quasi autarcie, ces villages ont toujours été isolés jusqu’en 1874 lors de la construction la voie de chemin de fer reliant Gênes et La Spezia et n’ont été reliés les uns avec les autres que vers 1920.

UN ENCHEVÊTREMENT DE MAISONS COLORÉES ET DE RUELLES ÉTROITES

Tous les villages présentent la même disposition, tournés vers la mer. Les maisons colorées sont serrées les unes contre les autres, fermement accrochés à la falaise qui les soutient. Des ruelles sinueuses, les caruggi, sillonnent les villages comme de véritables dédales. Un bon sens de l’orientation est nécessaire pour pallier le manque d’indications et de plaques de rues. Un véritable jeu de piste, où parfois il faut rebrousser chemin lorsqu’il s’agit d’une voie sans issue, instaurés par les habitants pour tromper l’ennemi. Plus simplement, il suffit de suivre la pente jusqu’à la mer, sauf pour le village de Corniglia, qui n’ayant aucun accès direct à la mer, modifie un peu la donne. Ce village est également celui dont les maisons, plus basses et étroites que dans les autres villages, s’articulent autour d’une rue principale. Dans tous, si chaque maison est peinte d’une couleur vive, c’est pour qu’un propriétaire reconnaisse la sienne depuis le large. Une façon de n’être jamais loin de chez soi…

UN PAYSAGE FAÇONNÉ PAR LA MAIN DE L’HOMME

Les Cinque Terre vivaient autrefois de l’élevage de vers à soie, de vins locaux, de farine de châtaigne, de la culture des citrons jusqu’à leur déclin avant une reprise économique dans les années 1860. L’élevage de vers à soie est le seul à avoir été adandonné. Les Cinque Terre étonnent par leur état préservé notamment grâce aux agriculteurs du cru. À l’aide d’un funiculaire monorail, ils travaillent toujours les vignes en terrasse à flanc de montagne. Manarola est le village le plus entouré de vignes. Trois cépages dominants permettent la production du vin local, le DOC Cinque Terre ainsi que le Sciacchetra, un vin liquoreux : Vermentino, Bosco et Albarola.
Vernaccia, Picabon, Rossese, Frepalao (ou Frapelau), Ruzzese, Brusapagià et Scimiscià sont des cépages mineurs également cultivés. Les Cinque Terre possèdent, comme dans le reste de l’Italie, une gastronomie riche et variée, mêlant produits de la mer et ceux de la terre. Le citron, l’or des Cinque Terre, entre dans la composition du Limoncino, une liqueur proche du Limoncello, mais aussi de confitures, biscuits, gâteaux… La bande de terre produit également de l’huile d’olive.

UNE GASTRONOMIE TOURNÉE VERS LES TRÉSORS DE LA MER

La mer offre aux Cinque Terre ce qu’elle a de meilleur comme les poissons azzurros (sardines, anchois, maquereaux) que l’on déguste, frits ou cuits au sel, lors du Festival des Anchois à Monterosso al Mare. De nombreuses recettes sont élaborées à partir des produits de la mer : soupe de fruits de mer (zuppa di frutti di mare), morue à la casserole (stoccafisso in umido con olive e pinoli), tagliatelles à la sauce de calamars farcis (tagliatelle al sugo con totani ripieni), pappardelles avec poulpe au vin rouge et tomates (pappardelle con moscardini al vino rosso e pomodorini), riz de mer à l’encre de seiches (risotto di mare al nero di sepia)…
Les recettes de la terre sont principalement composées de charcuteries et fromages italiens, de viandes séchées, de légumes… Sans oublier la célèbre focaccia ou les bruschettas ! Une cuisine légère où les herbes aromatiques, notamment le basilic, viennent compléter les saveurs de chaque plat.
Les Cinque Terre sont pauvres en desserts, hormis le gâteau de riz rouge aux cèpes (torta di riso rossa coi funghi porcini), mais les plus gourmands pourront se régaler de spécialités plus nationales comme le castagnaccio (un gâteau de châtaignes dont il existe autant de variétés que de régions italiennes), les raviolis sucrés à la Ricotta, les canestrellis ou le pandolce (un dessert fourré de raisins secs, de pignons de pin, de citron confit et d’orange confite, originaire de Gênes).

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