Koh Samui est réputée pour ses plages de sable blanc. Mais derrière cette image de carte postale, se cache une île attachante dont les habitants multiplient les initiatives éco-responsables et durables pour protéger l’environnement et faire revivre cette nature loin d’avoir été épargnée notamment par l’urbanisation, la pollution et la déforestation.

La beauté des plages est-elle la raison principale pour laquelle les touristes viennent à Koh Samui en Thaïlande ? Oui, notamment celle de Chaweng qui cumule 7 km de sable immaculé, ou celle de Lamai, la deuxième plage la plus fréquentée de Koh Samui. Certes, mais pas que… Au-delà des apparences esthétiques, l’île a beaucoup à offrir aux voyageurs curieux osant s’aventurer hors de leurs hôtels luxueux et confortables. Koh Samui n’en finit pas de se relever. Après l’épisode du tsunami en 2004 qui avait beaucoup meurtri tous les Thaïlandais (humainement et financièrement) y compris ceux de Koh Samui, la crise sanitaire du covid-19 en 2020 n’a fait qu’amplifier les différents problèmes insulaires notamment ceux liés à l’industrie touristique. Un secteur durement touché, quelle que soit la région. Pourtant, les habitants de Koh Samui font preuve d’une résilience à toute épreuve, d’engagement et d’investissement humain pour se relever et rendre leur économie plus viable. Ils multiplient les actions éco-responsables et durables pour sortir des crises successives. Et peut-être plus que les autres, ils ont saisi l’importance de protéger leur nature et ses différentes ressources naturelles.

Un bénévole montre un crabe adulte.

PRÉSERVER LES CRABES POUR RESTAURER LES CÔTES DE KOH SAMUI

À Baan Tai, dans le Nord de Koh Samui, les habitants se sont regroupés pour sauvegarder les crabes sur la côte. Avant la crise du covid-19, il y avait sur l’île 4 ou 5 « banques » de crabes. Aujourd’hui il n’en resterait plus qu’une. Ce projet environnemental éco-responsable et durable du centre de conservation du crabe de Baan Tai vise à faciliter la reproduction du crustacé, puis à l’élever jusqu’à qu’il atteigne une taille lui permettant de survivre dans son milieu naturel où il est réintroduit par des bénévoles.
Le but est de restaurer tout un écosystème, sur cette côte, qui avait failli disparaître, notamment à cause de la surpêche et de la dégradation de l’habitat du crustacé (urbanisation, pollution, déforestation…) et de réguler sa population. Car cet animal joue un rôle primordial sur cette île.

Les petits crabes vont bientôt être libérés sur la plage de Baan Tai.

Il est en effet, entre autres, un « éboueur » de la nature. Méticuleusement, il nettoie chaque centimètre de plage ou ingurgite la matière organique en décomposition permettant ainsi d’améliorer la qualité de l’eau. Il a également un rôle régulateur des populations des petits organismes. Mais plus encore, il est une ressource importante pour les locaux en servant de base dans leur alimentation. En se raréfiant, son prix augmente et n’est plus à la portée de toutes les bourses. Dans ce projet éco-responsable et durable, les pêcheurs capturent les femelles pleines d’œufs dans la mer. Ces derniers sont ensuite récupérés et mis dans des bassines d’eau de mer enrichie en oxygène. Sur 100000 petits crabes, seuls 0,7 % survivront à leur première épreuve de la vie. Au bout de quelques jours, la population se réunit sur la plage de Baan Tai pour libérer ces petits crabes. 6 à 8 mois mois plus tard, ils seront devenus adultes et pourront ainsi être péchés et… mangés.
Crabbankwunrct, HXJF+6J3 Unnamed Road Ko Samui District, Surat Thani 84330, Thaïlande.

L’ouverture des noix de coco se fait en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.

LE COCOTIER, L’ARBRE AUX MILLE USAGES

Avec le tourisme, la production de noix de coco est l’un des piliers de l’économie de Koh Samui. À l’Ouest de l’île, à Ang Thong (qui porte le nom du parc national marin, et vice-versa), des cocotiers à perte de vue. Une forêt dense qu’il faut préserver pour maintenir non seulement une source de revenus non négligeable pour les thaïlandais mais pour préserver l’éco-système dans sa globalité. C’est la mission éco-responsable et durable du Centre de conservation des cocotiers. Ici, le public comprend que le cocotier est l’arbre à tout faire ou presque. Chacune de ses parties est valorisée. Son bois et ses feuilles sont utilisés dans la construction. Ses fibres extraites de la bourre servent à fabriquer une multitude d’objets tels que les cordes, les ficelles, les nattes, les tapis, les brosses, le rembourrage… Son fruit possède de multiples usages en cuisine ou en cosmétique. Sa sève se boit et peut même être transformée en vin de palme ou en sucre.

Fabrication du Kalamata.

Utilisé depuis des siècles en Thaïlande, ce dernier, le Kalamata ou caramel de coco, est issu d’un long processus traditionnel. Tout commence par l’incision délicate du bouton de fleur du cocotier. De cette entaille, coule une sève qui est récoltée. Ce nectar, dont l’extraction peut atteindre 25 kilos par cocotier, est ensuite chauffé et malaxé un long moment jusqu’à évaporation totale de l’eau qu’il contient. La pâte obtenue, une fois séchée, est réduire en poudre, le sucre de coco. Certaines structures sur l’île font des démonstrations du processus de fabrication de l’huile de coco vierge biologique de la coupe des noix de coco au produit fini. D’autres expliquent comment sont fabriqués des instruments de musiques ou des objets du quotidien ou décoratifs.

La propriétaire du Honey Rose Herb Garden & Art devant tous les ingrédients rentrant dans la fabrication du pochon de Siam.

LE LOOK PRA KOB, UN CONCENTRÉ DE NATURE THAÏLANDAISE

À quelques centaines de mètres du Centre de conservation des cocotiers, le Honey Rose Herb Garden & Art est lové dans une nature exubérante. C’est un jardin extraordinaire, où poussent une multitude d’herbes, de plantes locales et d’épices, et qui ressemblerait presque au jardin d’Eden. Ces végétaux sont utilisés dans la fabrication des ballotins en mousseline, les pochons aromatiques (ou pochons du Siam) du Luk Pra Kob, une technique ancestrale de massage thaïlandais. Les compresses faites à la main sont chauffées à la vapeur et appliquées sur tous les points douloureux du corps et les méridiens d’énergie. Toutes les tensions des muscles s’évaporent au contact de ce pochon magique. On en ressort vivifié et comme neuf !

Le Thaï Miang Kham, une collation traditionnelle et délicieuse.

La liste des ingrédients, séchés puis réduits en poudre ou en morceaux, est longue… Eucalyptus, tamarin, citronnelle, citron vert, gingembre, curcuma, feuilles de camphrier, menthe, patchouli, piments… Ces plantes et épices, si elles possèdent de nombreuses vertus entre-autres détoxifiantes, anti-inflammatoires, apaisantes sont également utilisées en cuisine notamment dans le Thaï Miang Kham. Dans cette collation traditionnelle, échalote, gingembre, piment oiseau, cacahuètes, noix de coco grillée, ail, crevette séchée, citron vert sont dégustés entourés d’une feuille de bétel et trempés dans une sauce pimentée élaborée avec des crevettes séchées, du galanga, du gingembre frais, du sucre de palme râpé, de la purée de tamarin, de la sauce poisson, de la noix de coco grillée et finement hachée et des cacahuètes grillées hachées. Une explosion de saveurs en bouche ! Un concentré de cuisine Thaïlandaise.
Honey Rose Herb Garden & Art, 23, Ko Samui District, Surat Thani 84140, Thaïlande.

CUISINER LES BASIQUES DE LA CUISINE THAÏ

Au Nord de l’île, une longue voie sans issue très arborée mène à une ferme d’un nouveau genre. Dans un autre domaine, celui de la cuisine, la cheffe Lat est en accord total avec son environnement et cultive (c’est le cas de le dire !) ce rapprochement avec la nature. Après avoir lancé sa micro-ferme biologique éco-responsable et durable il y a 11 ans, rapidement détruite par un aléas météorologique puis reconstruite dans la foulée, elle décide de lancer son école de cuisine Island organics. Comme son nom l’indique, les ingrédients utilisés dans les différences recettes proposées à la clientèle sont tous biologiques et issus de sa propre ferme. Tout commence par la visite des lieux pendant laquelle Lat explique le principe de l’aquaponie – un système de production alimentaire durable et biologique en circuit fermé – puis se poursuit par un atelier de cuisine. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette formule fonctionne très bien. Ses cours ne désemplissent pas !

Chef Lat en pleine concentration.

Sa cuisine possède toutes les caractéristiques pour y donner des masterclass magistrales. 12 postes de travail avec tout le nécessaire pour éplucher, couper, tailler, concasser, malaxer, cuire, chinoiser, déglacer… et finalement dresser avant de déguster. Pendant la haute saison, de janvier jusqu’à mars et en juillet/aout ce ne sont pas moins de 600 à 700 personnes en groupe de 7 à 15 personnes qui viennent apprendre à cuisiner les recettes thaïlandaises emblématiques parmi lesquelles le Pad Thai (pâtes de riz sautées aux crevettes), la soupe Tom Yum Kung (aux crevettes et son délicieux goût aigre et piquant), le curry rouge au poulet, la salade de papaye, la soupe Khao Soi (aux nouilles et au poulet), le curry jaune au crevettes mais aussi les pâtes de curry qui servent de base à ces recettes… Chaque jour, Lat propose quatre recettes différentes et anime cet atelier avec énergie. Le seul bémol serait l’importante quantité des aliments cuisinés. Dès la fin du premier plat, l’estomac est calé. Ce qui empêche d’apprécier totalement la suite…
Island organics, 24/1 Moo 4, Bangrak, Chaweng Ko Samui District, 84320, Thaïlande.

Un motif de tie and dye.

S’INITIER AU TIE AND DYE À KOH SAMUI

La pratique du tie ans dye pourrait presque se confondre avec l’histoire de la Thaïlande, tant cette technique ancestrale de teinture naturelle artisanale est indissociable du pays du sourire. Pourtant, cet art a été inventé au Japon au 8e siècle, où il est appelé shibori, mais a été popularisé dans les années 1960 avec le mouvement hippie puis dans la culture pop des années 1970-1980. Cette technique, dont l’indigo (colorant naturel s’il en est !) est la teinte la plus emblématique, consiste à nouer certaines parties d’un vêtement ou d’un tissu puis à le plonger dans une teinture colorée. Les motifs de ce procédé dit « à la réserve », technique empêchant les colorants de se diffuser sur certaines zones, sont à chaque fois différents et uniques.

Yupaporn Warnicharean de la petite entreprise Rati.

Tout sourire, Yupaporn Warnicharean et sa fille Suphiya Srifah de la petite entreprise éco-responsable et durable Rati proposent aux touristes des ateliers autour de cet art. Ici, pas de couleurs flashy et exubérantes ! Les tonalités sont très sobres, un brin monochrome, car tous les colorants sont naturels et issus de plantes et de fruits. Et plus précisément de l’écorce de mangoustan, un fruit à la peau rouge vif qui donne in fine une fois sec une couleur tirant vers l’ocre jaune. Cette écorce est d’abord mixée puis mise à réduire à feu doux jusqu’à la totale évaporation de son eau. Après séchage, de pâte épaisse elle devient un pigment naturel en poudre, réhydraté lors des séances d’atelier. Les tissus noués et ainsi teints sont ensuite plongés dans de l’eau de mer vinaigré pour fixer les couleurs. Si cet atelier est prévu la veille d’un départ, pas de panique ! Yupaporn est d’une telle efficacité que l’objet en question sera livré en temps et en heure à l’aéroport…
Rati, Meewaya Hotel, Chaweng rd, boh-put, koh Samui.

COMMENT SE RENDRE À KOH SAMUI ?

THAI Airways. Les deux avantages de la compagnie sont sans conteste la qualité de service à bord et les vols directs entre Paris et Bangkok. Au départ de Paris THAI Airways opère en effet un vol non stop quotidien en B777-300ER. Les cabines en classe économique sont confortables avec un pitch de 81 cm mais leur aménagement intérieur semblent parfois avoir bien vécu (notamment les tablettes). De même, peu de choix de film et la plupart en anglais et en Thaïlandais. Sur une ligne Paris-Bangkok, il serait de bon ton d’inclure plus de films (et de nouveautés) en français. Après avoir écarté les appareils les plus anciens et les moins économiques (B747, A340, A380) la compagnie a rationalisé sa flotte et ne dispose plus que de 4 types d’appareils les plus économiques et les plus récents (B777, B787, A350, A320). Des avions moyen-courrier de type A321neo rejoindront prochainement la flotte pour renforcer les liaisons régionales en fort développement (Inde, Japon, Pakistan, Indonésie, Australie). Deux A350 en leasing ont d’ors et déjà rejoint la flotte en 2023 et 9 autres devraient suivre prochainement. 2023 verra également l’absorption par THAI Airways de sa filiale THAI SMILE, tous les vols de cette Compagnie, qui dessert les vols domestiques en Thaïlande et les vols régionaux depuis BKK, seront repris par la maison mère et la marque THAI SMILE disparaîtra.
Bangkok Airways. La compagnie nationale, primée 6 ans consécutifs par Skytrax (prix World Airline Awards 2022), dessert l’Asie du Sud Est et possède des accords interlignes avec 42 compagnies notamment Air France, Qatar Airways, KLM, Lufthansa. Elle effectue 12 rotations par jour entre Bangkok et Koh Samui. Un beau confort des sièges avec un pitch de 82cm et des repas complets servis même sur les vols courts.

SE LOGER À KOH SAMUI

Melati Beach Resort & Spa, 9 Thongson Bay Bo Put, Ko Samui District, Surat Thani 84320, Thaïlande. Téléphone : +66 77 913 400. Outrigger Koh Samui Beach Resort, 173/41 Moo 4, Rob Koh Road Lamai Beach, Tumbon, Maret, Surat Thani, Thaïlande. Téléphone : +66 77 458 560. Chaweng Regent Beach Resort, 155/4 Chaweng Beach, Koh Samui, 84320, Surat Thani, Thaïlande. Téléphone : +66 77 300 500.

DÉJEUNER OU DÎNER À KOH SAMUI

Sala Thai, 124/115 Moo 3, Lamai Beach Koh Samui, Lamai Beach, Maret 84310 Thaïlande. Téléphone : +66 62 895 2748. Sabienglae Restaurant, Lamai Beach, 438/82 Moo 1, Tawirat Phakdi Road, Maret, Koh Samui, Surat Thani 84140, Thailande. Téléphone : +66 77 332 651.