Entre océan et plages, montagnes et collines verdoyantes parsemés de petits villages colorés, le Pays Basque est une région authentique et éclectique où les traditions ancrées dans la vie des basques perdurent tout en s’adaptant à la vie moderne.
ITXASSOU, LE PAYS DE LA CERISE NOIRE
Excellent point de départ pour sillonner la région, Itxassou est aussi le pays de la cerise noire, utilisée notamment pour des confitures généralement peu sucrées que l’on fourre dans les gâteaux basques ou que l’on associe au fromage de brebis. Autour du village, trois variétés de cerises sont cultivées : la peloa, originaire de Cambo-les-Bains mais que l’on dit peut-être importée d’Angleterre, récoltée à partir de mi-mai, d’une belle couleur pourpre à noir et d’une chair juteuse à souhait ; la xapata dont la couleur est un rouge vermillon éclatant est quant à elle acidulée et plutôt dégustée fraîche ; la beltxa à l’épiderme noir et à la chair peu sucrée utilisée exclusivement dans les confitures. Le premier dimanche de juin, le petit village s’anime autour de la fête des cerises d’Itxassou.
Pour une pause déjeuner bien méritée, Haize Hegoa est le restaurant idéal, sans prétention. Accueil charmant, cuisine excellente et bien présentée. Au menu, des classiques quelques peu revisités ou avec une touche très personnelle du chef. La salade de chèvre en entrée est sublimée par son lit de salade parsemées de tomates confites et petits dès de légumes aromatisés d’une sauce vinaigrette sucrée salée. Le pavé de charolaise est présenté avec son beurre de piment d’Espelette. Également à la carte, le filet de canette à l’orange, le Ris d’agneau aux pleurotes, les chipirons à l’encre de seiche, les filets de cabillaud et ragout d’asperges ou encore le tartare de bœuf… à la façon Haize Hegoa et toujours avec la petite touche de piment d’Espelette. Tout est dans la touche personnelle. Par contre, le succès est tel qu’il vaut mieux réserver.
La Villa Arnaga construite par Edmond Rostand à Cambo-les-bains abrite le musée dédié à l’auteur de la pièce de théâtre Cyrano de Bergerac.
DES VILLAGES ROUGES ET BLANCS
À quelques km d’Ixtassou, le célèbre petit village d’Espelette où l’on cultive le non moins fameux piment rouge. Ses jolies maisons blanches à colombages rouges avec leurs façades recouvertes de guirlandes de piments rouges sont reconnaissables en toutes. Le piment qui fait la gloire du village aurait été importé au 17e siècle via l’Espagne. Pas un plat sans ce condiment relativement peu piquant. L’Atelier du Piment ouvre ses portes aux visiteurs pour tout connaître sur l’épice rouge : son histoire, son mode de culture, ses utilisations. Le producteur transformateur propose même des cours de cuisine en petit comité. Pendant la saison de la récolte, vous pourrez assister également à la transformation du produit.
Avant d’arriver à Souraïde, joli petit village doté d’une magnifique église blanche et rouge, en direction de Sare et les grottes, Ainhoa est village-bastide classé et construit autour d’un axe principal. De chaque côté de la rue, des maisons à colombages se dressent alignées en rang d’oignons. Même si le village date du 13e siècle, la plupart des maisons ont été construites après 1648 qui marque la fin de la Guerre des Trente Ans. De la période antérieure à cette guerre, il ne reste que l’église et la maison Machitorénéa (1629).
Sare est un village entouré de montagnes. Son église Saint Martin, dont les fondations datent de 1142, possède 3 étages de galeries et 5 autels à retables. Dans le cimetière qui l’entoure, les tombes se chevauchent dans un désordre romantique. Non loin se détachent les trois sommets de Bizkarzun, d’Esnaur et de La Rhune. À leur pied, coule une rivière qui scinde en deux un village classé « Plus beaux Villages de France ». Ascain permet de se rendre sur La Rhune, montagne emblématique du Pays Basque. Son pic qui se dresse vers le ciel domine la région. Pour atteindre son sommet, il faut 40 minutes de montée avec le petit train à crémaillère. Pendant la montée, sur la gauche, une vue impressionnante sur la vallée et le village de Sare. À droite, lorsque le temps est dégagé, la baie de Saint Jean de Luz, Ciboure et le rocher de la Vierge à Biarritz sont nettement visibles.
BAYONNE, CAPITALE ÉCONOMIQUE DU PAYS BASQUE
Au nord de la côte basque, Bayonne, dont l’enceinte fortifiée est attestée au 1er siècle, joue un rôle de capitale économique du bassin. Son centre historique se divise en deux quartiers séparés par la Nive : le grand Bayonne et le petit Bayonne. De l’autre côté de l’Adour, Saint Esprit est l’un des plus anciens quartiers juifs de France. Dans le vieux Bayonne, les maisons hautes à colombages, serrées les unes contre les autres dans un désordre touchant, donnent aux rues étroites une atmosphère très pittoresque. La cathédrale Sainte-Marie et son cloître sont des incontournables. De style gothique avec influence champenoise, l’édifice religieux a été érigée en s’appuyant sur les murs romans à l’emplacement d’une cathédrale romane, laquelle fut entièrement détruite en 1310. Attenant à la cathédrale, un cloître édifié aux 13e et 14e siècle dans lequel ne subsiste malheureusement que peu d’ornement hormis quelques tombeaux remarquables. Pour s’imprégner de la vie Bayonnaise, le marché est le lieu idéal. A faire le samedi.
BIARRITZ, LE PARADIS DES SURFEURS
Biarritz est dit-on le paradis des surfeurs, du moins l’un des meilleurs spots qui attire des surfeurs du monde entier. Mais cette ville a d’autres charmes qui ont séduit de nombreux artistes et têtes couronnées d’Europe. De ce flux incessant d’aristocrates ou de personnalités du gotha de la Belle Époque puis des Années folles ont émergé les villas princières et les bâtiments d’Art Déco. L’aquarium de Biarritz inauguré en 1933 possède une façade typique de ce style architectural. D’autres constructions témoignent de cette époque : le Casino municipal, l’Hôtel de ville, l’hôtel Plaza et La Maison Basque. L’incontournable et symbole de Biarritz est bien évidemment le Rocher de la Vierge. Cette excroissance rocheuse surplombée d’une statue blanche et fragile, permet d’admirer la côte qui borde la ville. La vierge, installée là depuis 1864, rend hommage au retour miraculeux de baleiniers pris dans une tempête. Un miracle que l’on doit à une lumière qui les aurait guidé jusqu’à terre. La passerelle qui relie le rocher à la terre ferme a d’abord été construite en bois sous Napoléon III, puis reconstruite en métal par Eiffel en 1887.
SAINT-JEAN-DE-LUZ, LA CITÉ DES CORSAIRES
Sur la côte basque française et le littoral qui va de l’embouchure de l’Adour à la frontière espagnole, s’étalent de nombreuses plages et de nombreuses villes et villages. À Saint-Jean-de-Luz, la plage de Lafitenia, nichée au cœur d’une superbe baie, est un véritable paradis pour les surfeurs et les écoles de surf. Les parapentistes jouent aux filles de l’air avec les volatiles dans le ciel. Plus au Sud et plus familiale, la grande plage d’Erromardie est bordée de campings bondés durant la saison estivale. Mais rien ne vous empêche d’y aller en toutes saisons pour déguster des huîtres accompagnées d’un verre de vin blanc à la guinguette d’Erromardie, tout en admirant le (sublime) coucher du soleil. Au centre de Saint-Jean-de-Luz et dans un autre registre, le bistrot basque Kako Etxea enchantera vos papilles. La déco plante le décor : murs rouges, poutres au plafond, comptoir en bois et zinc, soubassement en lambris de bois foncé sur un mur, affiches en tous genres (corrida, match de boxe, fête patronale de la Saint Jean, fête de la Rhune), vieilles photos en noir et blanc ou peinture de vieux basques aux champs, néons rouges. Dans l’assiette, les classiques comme la garbure maison, le jambon de montagne, la terrine de foie gras maison en entrée. En plat, pas d’impasse sur l’axoa (prononcé achoa) de veau ou l’agneau grillé avec piquillos de Navarre. Gâteau basque ou caillé de brebis fermier permettent de clôturer un repas assez riche. Surprise sur la carte, la tourtière aux pommes plutôt originaire des Landes…
DE CIBOURE À HENDAYE, DES PAYSAGES À COUPER LE SOUFFLE
Face à Saint-Jean-de-Luz, sa jumelle Ciboure. Ancienne cité de corsaire qui a vu naître Maurice Ravel, sa baie abrite deux sublimes plages dont celle de Socoa, également gérée par Urrugne. Cette petite plage de sable blanc et fin ferait presque pâlir de jalousie les luziens et les biarrots dont le sable des plages est bien plus grossier. Seul inconvénient, les algues qui viennent s’échouer sur le sable. Leurs forts effluves peuvent en incommoder quelques uns. En direction de Hendaye, la corniche d’Urrugne d’une longueur de 6 km offre une vue et un panorama atypiques. Le long du littoral, les falaises de Flysch sont d’incroyables formations rocheuses alternant grès et schiste en strates verticales. L’effet est surprenant. Plus au sud, Hendaye, dernière ville avant l’Espagne, et ses multiples plages. Parfois, un phénomène incroyable et étrange se manifeste : une levée soudaine de brouillard alors que quelques secondes avant régnait un magnifique ciel bleu. La Brouillarta est une spécialité du pays qui peut se déplacer jusqu’au nord du département !
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